Alors que dans les années 50 une soixantaine d’orchestres de cuivres animaient les fêtes, les cérémonies officielles aussi bien que les bals populaires, ils se comptent aujourd’hui sur les doigts de la main à la Réunion.
Le Waki Band (le Waki, ou Ouaki – qui vient de « Maki », nom donné aux lémuriens de Madagascar et des îles Comores – est un quartier de la Rivière, une bourgade du sud de la Réunion) veut reprendre ce flambeau depuis une dizaine d'années déjà. Cette formation est en fait un regroupement de musiciens venus d'ensembles disparus (le plus souvent faute de relais chez les générations nouvelles) qui mettent en commun leur expérience et leur passion pour la valorisation et la promotion du patrimoine musical réunionnais.
Avec des titres puisés dans « les éléments les plus caractéristiques de l’anthologie de la musique réunionnaise », le Waki Band ne se cantonne pas au séga mais introduit dans son répertoire des arrangements de Maloya « cuivrés ».
Le Waki Band, c’est aussi un répertoire de morceaux « élections » (il fut un temps où chaque candidat aux élections locales à la Réunion avait son orchestre) et même s’ils disent n’avoir pas vocation à préparer le Grand Soir, certains de leurs airs sont associés par la population à des rassemblements de contestation populaire ou autres mouvements sociaux encore dans les mémoires.
Le Waki Band se produit chaque semaine, aussi bien dans des cérémonies de mariages que des défilés populaires dans les villes et villages de l'île. La déambulation est son exercice préféré.
Depuis quelques années, le Waki Band est de plus en plus invité à se produire en France et à l'Etranger : Soweto, Bloemfontein, Durban (Afrique du Sud), Les Seychelles, l'île Maurice, Vierzon, Paris à la Fête de l’Huma, Carnaval Tropical de Paris (défilé sur les champs Elysées) ...
Un Compact Disc est sorti (Studio Oasis) courant 2010 et un autre est en préparation plus orienté "maloya".
Leur musique est un creuset mêlant rythmes et airs africains, malgaches, européens aussi, venus de danses désuètes et aujourd’hui oubliées. Une musique à l’image de l’homme créole d’aujourd’hui, hybride et fier de son identité multiple.
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